Extrait du journal
acquise. 11 assiste en personne, ou par des émis saires nombreux, fidèles et non moins enthousiastes que lui, aux premières représentations des opéras qu'il édite. H les choie, ces nouveaux venus, les caresse et les couve avec une sollicitude et une ten dresse maternelles. S’ils tombent sur un théâtre, il sait les relever sur un autre ; si on n’en veut 1 point sous une forme, on les modifie, on les re tourne, on les rhabille it neuf, et de gré ou de force, on finit par les avaler. Après tout, M. Ricordi est dans son droit, et il fait sur une vaste échelle ce que d autres mar chands de musique essayent timidement et avec i des moyens plus restreints. M. Verdi demeure étran- : ger, par tempérament, par fierté ou par paresse, à toutes ces démarches et à tous ces manèges; mais, avec la meilleure volonté du inonde, il ne peut s'empêcher d’en profiter. La vérité est que si un talent réellement supérieur venait à surgir en Italie, loin de lui faire obstacle ou de l’étouffer, on le saluerait avec bonheur et on l’accueillerait avec reconnaissance. Le public est las des violences, des étrangetés et des exagérations de l’école actuelle ; mais les jeunes musiciens qui ont l’ambition de supplanter M. Verdi, au lieu de se frayer une nou velle voie et de tenter une réaction salutaire, ap pelée de tous les vœux, conseillée par la raison, le goût, l’expérience, imitent servilement sa manière ou exagèrent ses défauts. Il faut l’avouer sans dé tour, jamais 1 Italie n’a été plus pauvre en compo siteurs et en chanteurs d’un vrai mérite ; la déca dence est flagrante, et pour le nier il faudrait avoir j perdu le sens et l’esprit. Les idées remplacées par le bruit, l’inspiration par des procédés mécaniques, la mélodie écrasée par une instrumentation brutale et assourdissante, les voix traitées sans aucun égard, forcées tantôt de défier la flûte et ses notes les plus aiguës, les plus perçantes, tantôt de des cendre aux sons les plus graves elles plus profonds ;...
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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