Extrait du journal

Le voyage du Président de la République dans les départements du Nor«l confirme l’impression qu’avait produite sa précé dente visite aux départements de l’Ouest. C’est toujours le même sentiment de res pect pour lui, de confiance en sa personne, qu’il rencontre dans la population ; ce sont toujours les mêmes vœux dont l’expression est portée jusqu’à lui par les xoix les plus autorisées. Un désire que son pouvoir soit placé au-dessus de la discussion, que nul ne puisse plus le contester et en mettre en question la durée légale ; on désire en un mot que le Gouvernement soit constitué de manière à décourager les impatiences des partis et à rejeter leurs prétentions à l’arrière-plan. Ces souhaits sont d’an tant plus dignes d’être entendus qu’ils se présentent avec une parfaite modération ; la conve nance du langage est une garantie de la sincérité des pensées. « Bientôt, nous l’espérons, l’Assemblée nationale, en volant les lois constitution nelles que vous lui avez demandées, vous donnera les moyens de poursuivre avec plus de force la mission que la France vous a confiée et permettra à noire nation de se recueillir, de se livrer avec calme aux travaux de la paix et de recouvrer enfin son ancienne splemleur. » Ainsi parle l’ad joint au maire d’Arras. Le président du tribunal civil de la même ville n est pas moins explicite : « Nos populations, dit il, savent que, sagement organisé, le pouvoir dont vous a investi l’Assemblée nationale peut seul aujourd’hui assurer à notre chère patrie le calme dont elle a besoin pour se releverjde ses ruines, et retrouver parmi les nations le rang que lui assigne la Providence. » Le président du tribunal de commerce s’exprime enepre avec plus de force : « Ennemies des révolutions, ditil, confiantes dans votre sagesse, nos la borieuses populations attendent avec une légitime impatience que l’Assemblée vote les lois constitutionnelles, qui donneront à votre gouvernement une force devant la quelle doivent cesser les divisions qui troublent le pays et compromettent ses in térêts. » Nous ne voulons pas multiplier les cita tions; ce serait inutile. Les discours qu’en tend le Président ont quelque variété dans la forme ; au fond, ils contiennent une seule et même pensée : le pouvoir doit être organisé et placé au-dessus des compé titions des partis. Ces vœux persistants en faveur des lois constitutionnelles ne peuvent manquer de faire impression sur un certain nombre de conservateurs, qui gardaient encore des scrupules à l’endroit de l’organisation de la Présidence septennale et ne pouvaient se résigner à fortifier un régime qui n’est...