Extrait du journal

FAITS DIVERS. — PARIS. — Hier matin, à neuf heures précises, a eu lieu l’ouverture des comptoirs et bureau île change, à l’hôtel de la Monnaie. Voici les détails précis des diverses opérations qui ont lieu pour la réception et le change de la monnaie qu’il s’agit de retirer de h circulation : Toute personne qui a des pièces de 6 liards et de 2 sous à T.N à changer doit c trer par la grande porte, sur le quai Conti, si elle n’a qu’une petite somme, et si elle veut assister au compte et à la vérification de ses pièces et en remporter la valeur; et par la porte de la rue Guénégaud, si elle con sent à laisser son dépôt, pour qu’on en fasse ultérieurement le compte et l’examen. Le porteur d’une petite somme arrive à la grande entrée, sur le quai Conti, où il attend son tour de laissez-passer, comme à la queue d’un spectacle. Le tour d’entrée étant ar rivé, il traverse le grand vestibule, prend la galerie à sa gau che, et arrive à un premier bureau, bureau d’enregistrement, de compte cl de vérification. Le porteur se présente à un em ployé tenant un registre, et annonce la somme qu’il vient changer. Soixante ou quatre-vingts employés, réunis douze par ta ble , ayant chacun un échiquier devant lui , comptent et vérifient les pièces et écoulent les observations du déposi taire. Ainsi qu’on l’a dit, les pièces présentées forment trois caté gories : I" Les pièces bonnes, qui sont échangées ; 2° Les pièces étrangères, qui sont rendues; 3J El les pièces fausses, qu’on coupe en deux, et qu’on rend immédiatement. Le compte des pièces acceptées au change et reconnu exact par le déposant, un bon lui est délivré immédiatement sur le caissier voisin, qui paye à la minute, à présentation, en piè ces de 5 fr., cl l’on s’en retourne par où l’on était entré. Maintenant, suivons le porteur d’une grosse somme : il descen I rue Guénégaud, où un numéro d’ordre lui est délivre; il entre et est conduit au fond d’une grande et magnifique salle. Là, il déclare la somme dont il est porteur; on pèse scs pièces avec une rigoureuse précision, puis on les met dans un sac numéroté, et on lui délivre un bulletin indiquant le jour où il pourra revenir pour connaître le résultat du compte et de la vérification île ses pièces, et toucher à l’instant le montant du change. Cette personne n’attend pas, et elle ne perd par conséquent pas de temps. Tous les bureaux sont en communication immédiate au moyen d’une grande galerie couverte qui circule à l’entour de la cour d’honneur de l’hôtel. Des gardes municipaux et des sergents de ville sont placés à toutes les portes pour protéger les citoyens contre les vo leurs. De nombreux employés de l’administration reçoivent et di rigent les personnes dans les bureaux, et tout le monde s'ac corde à louer la politesse et l’empressement dont ils font preuve à l’égard du public. # Voici maintenant ce que deviennent les pièces de deux sous et de six liards quand elles ont passé au change. Ces pièces sont divisées par grands sacs de 500 fr., puis transportées dans un vaste caveau fermant à trois serrures, par trois ciels différentes remises tous les trois jours à trois principaux fonctionnaires de la Monnaie et du ministère des finances; ce caveau renferme tous les métaux précieux appartenant à l’Eiat. Toute la journée le change a été considérable; de neuf heures du matin à une heure de l’après-midi, plus de huit cents personnes avaient pu convertir leur monnaie et empor ter la valeur en argent. DÉPARTEMENTS. — On lit dans le Mémorial bordelais, à la date du 14 août •. S. A. R. M,ne la duchesse de Nemours est sortie aujourd’hui, en calèche découverte, sans escorte, ac compagnée seulement de M— d’Oraison et de M. le général i Royer, en costume de ville. S. A. R. s’est rendue au Rous- i caut, pour visiter la propriété de M. Douflour-Dubergier, i maire de Rordeaux. — En accueillant les hommages de la société philomathi que le jour de son arrivée à Rordeaux, Msr le duc de Ne mours avait bien voulu manifester sa satisfaction des efforts faits par la société pour propager l’instruction parmi les ou vriers au moyen des cours gratuits qu’elle a fondés pour les adultes. S. A. IL, dont la sollicitude s’étend sur toutes les institutions utiles, a daigné se souvenir des renseignements qui lui avaient été donnés sur ces cours. Elle vient de faire re mettre au président de la société une somme de 300 fr. pour des prix à décerner aux élèves. D’après nos informations particulières, c’est décidément le 4 septembre qu’aura lieu à Pampelune l’entrevue de LL. AA. RR. Mer le duc et M",e la duchesse de Nemours avec leurs augustes parentes les reines et l’infante d’Espagne. Déjà !M. le général de Rarrcnechea a été désigné pour recevoir sur la frontière, à lrun, les princes, et les accompagner jusqu’à i Pampelune. En même temps, on fait des préparatifs à Tolosa pour loger convenablement LL. AA. RR., dans le cas qu’elles voudraient s’arrêter dans celle ville. [Phare des Pyrénées.) — La ville de Saint-Omer va inaugurer le mois prochain, par une grande fêle, la statue qu’elle élève à M. le duc d’Or léans. Le prince est représenté debout, la tète couverte, pas- | sant une revue, lia le bras droit déployé; sa main giuche ■ s’appuie sur un tronc d’arbre mutilé, d’où Ton voit sortir deux jeunes rameaux. La ressemblance laisse peu à désirer. Les détails du costume révèlent une main délicate et oxpérimentée. Un long manteau, ouvert par devant, prête à la sta tue, vue de face, un aspect véritablement monumental, sans nuire à l'effet qu’elle doit produire lorsqu’on la contemple du côté opposé. Au lieu d’entasser les plis sur le dos .l’artiste les i...