Extrait du journal

— Envoie-moi Mariette avec ma pelisse, que je l’aie à ma sortie. Et puis je vou drais du punch. Je grelotte, je vais tomber malade, et peut-être n'en relèverai-je pas. Ma f 4, j’aime autant cela. — #uoi? demanda Flavie, bas «aussi et entre deux répliques. — Ma pelisse et du punch, reprit Su zanne avec quelque impatience. — Quoi? répéta Flavie, bien qu’elle entendît parfaitement. — Bon, continua Suzanne, je vois ce que c’est : va te promener. Puis s’élançant vers Btinval qui faisait une fausse sortie, Suzanne s’écria : — Restez, monsieur; deux mots, ou plutôt un seul : je vous pardonne. Certes ce n’était pas là quelque chose de bien nouveau, mais l’air dont Suzanne prononça ces paroles fut admirable. Blinval lui-même en demeura tout saisi et Talma ayant donné le signal des applau dissements de ses propres mains, ce fut un tonnerre de bravos. Quant à Flavie, ( elle allait disparaître et il n’aurait tenu qu’à Suzanne de renouveler sa demande, mais elle avait compris qu’on voulait lui j jouer un mauvais tour et que dès lors toutes ses instances eussent été superflues. Et puis l’idée ne lui déplaisait pas d'être saisie par le froid «des couloirs et tomber morte. Cependant Blinval, après quelques, in stants d’hésitation, s’était jeté aux pieds de Suzanne et tout en versant des torrents de larmes sur les mains de celle qu’il avait si injurieusement soupçonnée. — Vous avez été superbe, magnifique, murmura-t-il, comment vous sentez-vous? Le hasard voulut que la réponse à la bienveillante question de Blinval fût dans le rôle même de Suzanne, et elle s’écria : — Quelle vie que la mienne, quelle horrible, horrible vie! Ah! Vombre, l’ou...