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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 19 septembre 1834

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
19 septembre 1834


Extrait du journal

cordon miraculeux , et qui se célébrait avant la pre mière révolution avec tant d’éclat, aujourd'hui réduite a la plus simple expression, a eu lieu dimanche dernier, 1 > de ce mois. Le grand tour extérieur de la ville a ete fait à pied par tout le clergé, suivie de l’image de la Vierge, dite I\otre-Dame-dii-Saint-Cor don , portée par de jeunes tilles et entourée par une petite cou frai rie de jeunes personnes voilées et portant de petits drapeaux bleus sur lesquels on lisait : Choeur des Anges. Cette pro cession sortit de la ville à dix heures du matin et ne rentra qu’à quatre heures après midi. Favorisée par le plus beau teins, elle parcourut le cercle extérieur que, suivant une pieuse tradition, ce cordon miraculeux de la Vierge forma autour de la \ file pour la préserver de la contagion. » Vers midi, la procession, parvenue au pont de Saint-Koch, fit une balte générale. Le clergé entra dans une chaumière où une collation était préparée, et tous les fidèles se groupèrent sur les bords de l’Escaut pour consommer, en se reposant , les provisions qu’ils avaient apportées. Le spectacle de cette halte d’une caravane religieuse était des plus pittoresques. O11 ne peut voir sans intérêt, même aujourd hui que les croyances religieuses sont fort affaiblies, cette popula tion immense, la plupart composée de bons villageois, marchant ainsi processioimellement pendant six heures, au plus fort de la chaleur du jour, en chantant des ac tions de grâces pour un miracle qui a dû avoir lieu il v a plus de huit siècles. » {Lcho de la L routière.) — On écrit de Merville (Nord) : « Depuis quelque teins, MM. les boulangers se plai gnaient du faible lucre qu’ils retiraient de leur mainci œuvre. Obtenir un bénéfice plus considérable était pour eux une idée fixe. Après mûres réflexions, tous arrêtent qu'ils se coaliseront, et qu’un acte sera souscrit par lequel, chacun s’engagera, i- à élever à 4 fr., au lieu de 2 fr. 5o c., le pnx de cuisson par tête ; 20 à ne point recevoir l’ouvrier renvoyé par un confrère, ni la pratique qui l’aura délaissé; 3° à 11e point cuire pour les vendeurs de pain , afin de se réserver le monopole de cette vente ; 4° à faire payer une rétribution spéciale pour chaque cuisson de poires ; gâteaux, tartes, etc., et 200 fr. de dommages et intérêts sont en outre imposés aux coalisés infractaires. Les choses ainsi écrites, un habile du pays est appelé, et, grâce à ses avis, l’acte est rédigé un bonne et due forme et signe par les coali sés, qui s’en vont de par la ville prévenir leurs pratiques que le prix de cuisson est porté à 4 fr., etc., etc. Cha cun réclame et argumente de la convention faite pour l’année, Mais messieurs les boulangers ne veulent rien entendre ; les têtes s’échauffent, les commères crient et la ville est un pleine émeute; très -heureusement un homme sage rencontre quelques-uns des plus mutins, il les rassure en leur disant qu il croit l’acte nul, comme convention illicite, que du reste il va s’en informer à un membre de la cour de Douai, alors en vacance à Merville; ce magistrat confirme ses doutes, et lui apprend que le Code pénal punit ces sortes d’associations. Fort de celte assurance, il revient à la foule qu’il instruit; la maire arrive, et après avoir eu aussi recours au meme magistral, fait prévenir les boulangers qu’ils aient à se rendre à la mairie, où il leur donne lecture de l’article 419 du Code pénal. Malgré tout, ils persistent à vouloir donner suite à la coalition. Mais une lettre du procureur du Roi arrive., qui ordonne des visites. Celte démonstra tion delà police a suffi pour en imposer aux coalisés, qui tous ont été redemander à cuire pour les prix pré cédons. CettealLiire n’aura pas d’autres résultats. » O11 doit signaler la conduite aussi courageuse que ferme dont a fait preuve M. Louis Singer ; seul de tous les boulangers il n'a point voulu prendre part à la coali tion ; c’était cependant le plus pauvre. Menaces, injures, rien n’a pu le faire dévier des voies de l’honneur et de la raison. »...

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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