Extrait du journal

vous me croyez égarée. Rouvrez-moi ces régions enchantées du rêve où j’avais déjà reconquis la paix... Je veux vivre... je veiiç vivre... et je vous tends la main!... Guillaume, vous êtes mon refuge et ma raison... Ce que vous exigerez de moi, je le ferai... Ne tremblez donc plus pour ma faiblesse... Que puis-je craindre avec un ami tel que vous?... Guillaume, il est des chutes d’orgueil desquelles on ne se re lève pas... Non, Michel n’est plus entre nous... pourtant «que votre volonté soit laite. Je ne vous ai rien dit... votre sœur vous attend. » J étais si las des émotions des derniers jours et je m’étais si volontairement dévoué «au sacrifice, qu’il me fallut relire vingt fois cette lettre pour en pénétrer le sens et comprendre tout ce qu elle m’apportait do consolation. Certes, je ne pouvais douter c’était là le cri d’un cœur découragé; mais était-il donc impossible de ranimer l’espé rance dans cette jeune âme blessée par les désillusions de son premier amour?., de ce premier amour qui n’a souvent que la durée d une aurore, et qui s’éteint si vite au sein, du gouffre sombre qu’on appelle les réalités de la vie? Abandonnée, éperdue dans te naufrage de ses croyances, Tamara jetait vers moi sa plainte ; ce qu’elle cherchait, c était le port assuré contre de nouvelles tempêtes, c’était la paix, c’était l’oubli..; . quel oubli !... l’oubli d’un fiancé qiVun vice dégradant séparait d’elle à j&nvÀisl... Eh cjuoi, lorsqu’elle me confiait Sa vie, j hésiterais à tenter cette résurrection suJVcüfe de son âme abattue?,.. J’osais déjà rêver que je pouvais lui rendre l’amour....