Extrait du journal

PARTIE NON OFFICIELLE. INTÉRIEUR. Paris, le 19 février. M. le président de la République a passé aujourd hui en revue, au champ de Mars, 25,000 hommes des deux di visions de 1 armée de Paris, commandées par les généraux Neuinayer et Guiliabert. Ces troupes formaient cinq brigades, composées ainsi qu’il suit : lre Brigade (général Perrot). — Bataillon de gendar merie mobile, 3* bataillon de chasseurs à pied, 24e de ligne (deux bataillons), une batterie d’artillerie. 2e Brigade (général Corbin). — Une compagnie de sapeurs, 5e et 18e légers (quatre bataillons), 4e et 50e de ligne, une batterie. 3e Brigade (général de Ricard). — Une compagnie de mineurs, 11e léger, 15e et 69e de ligne, une batterie. 4e Brigade (général Sauboul). — Une compagnie de sapeurs, 24e léger, 2e, 39e, 41e, 57e, 61e et 74v de ligne, une batterie. 5e Brigade, brigade de cavalerie (général Reibell). — i 2e dragons, 5e lanciers, 5e escadron des guides d étatmajor. En tout, trente-quatre bataillons, neuf escadrons, quatre batteries et trois compagnies de sapeurs. M. le président de la République, en uniforme de gé néral de la garde nationale, accompagné des généraux Rullière, Changarnier, et d un nombreux état-major, est arrivé à midi au champ de Mars. Toutes les troupes étaient sous les armes, rangées en plusieurs lignes, dont cinq d’infanterie et une de cavalerie, qui s’étendaient pa rallèlement du pont d’iéna à l’école militaire. L’artillerie était placée perpendiculairement aux lignes de troupes du côté de la Seine. M. le président s’est arrêté un instant pour juger l’en semble des dispositions. En ce moment, le champ de Mars présentait le coup d’œil le plus imposant : la tenue des troupes, leur immobilité, les roulements du tambour, les sonneries des instruments de guerre, le flottement des drapeaux, l’éclat des armes, tout contribuait au contraste qui frappait les spectateurs. Une foule nombreuse encombrait les avenues et les tertres du champ de Mars, et encadrait richement ce vaste tableau militaire, éclairé par un beau soleil, par un soleil de printemps. M. le président a parcouru successivement le front de bataille de chaque ligne; la tenue était parfaite ; jamais nos troupes n’avaient été plus belles ; presque tous les régiments d’infanterie qui se trouvaient là ont fait la guerre en Algérie. Le ± de ligne, notamment, arrivé depuis quelques jours, avait encore conservé la tenue d’Afrique. La cavalerie ne laissait rien à désirer non plus dans l’ensemble et dans les détails les plus minutieux du ser vice. L’artillerie et la gendarmerie, ces deux corps que l’Europe nous envie, y figuraient dignement. La gendarmerie mobile surtout attirait tous les regards. Après la revue, M. le président s’est placé à gauche, près de l’école militaire. Il a distribué une vingtaine de i décorations à des officiers, sous-officiers et soldats propo sés par le ministre de la guerre, et leur a adressé une j courte et chaleureuse allocution. Le défilé a commencé aussitôt; il a été admirable ment exécuté par toutes les armes. Infanterie de ligne, infanterie légère, chasseurs de Vincennes, garde répu blicaine, gendarmerie, cavalerie, artillerie, ont rivalisé | d’ensemble en passant devant le chef de l’Etat, et l’ont salué des acclamations les plus enthousiastes. Le défilé a duré jusqu’à trois heures. Les cris de Vive Louis-Napoléon ! vive le president de la République.r n’ont cessé de se faire entendre et ont trouvé dans la foule des échos puissants et prolongés. A trois heures et demie, M. le président était de retour à l’Elysée....