Extrait du journal

Paris y le 21 novembre. Exposé de la situation financière du département, présenté à la commission départementale par M. le préfet de la Seine. Messieurs, J’ai 1 honneur de tous soumettre le compte administratif du departement pour 1852, et le projet de son budget pour 1854. Chacun de ces documents est accompagné d’nn mé moire qui en résume et en explique les résultats. J’y joins 1° une série de mémoires contenant des communications spéciales sur les différents services départementaux qui me sont confies ; 2° un cahier contenant, avec mes observations en regard, l’analyse des vœux émis l’an dernier, par le con seil général et de ceux formulés, cette année, par les con seils d’arrondissement de Saint-Denis et de Sceaux. Enfin je dépose sur votre bureau le projet de répartement du contingent assigné au département de la Seine pour 1854, dans les contributions foncière, personnelle et mobi lière et des portes et fenêtres. L’administration de ce département et celle de la ville de Paris, réunies dans les mêmes mains, sont, par ce motif, l’objet d’une confusion facile, non pour vous, messieurs, qui vovez de si près les affaires de l’une et de l’autre, mais pour les personnes moins au courant des détails de notre organisation intérieure. Paris couvre seul une partie considérable de la superficie du département; les autres communes semblent ses fau bourgs ou ses dépendances. La ville renferme plus d’un million d âmes : les groupes d'habitations qui se pressent à l’entour et qui sont contenues entre le mur d’octroi et la seconde enceinte, celle des fortifications, en comptent 250,Ut U; l*s communes éparses dans la aone extérieure en ont à peine 130,000. La circonférence du département est comme la troisième et dernière enceinte de la ville. Ailleurs le conseil municipal du chef-lieu et le conseil général sont essentiellement distincts; ici, au contraire, le conseil municipal est compris dans le conseil général et en forme la majorité. Toutefois, la différence est nettement tracée entre les in térêts particuliers de Paris et les intérêts qui lui sont com muns avec le reste du département. Pendant que son administration municipale, la plus im portante et la plus fortement constituée qui soit au monde, dispose de ressources proportionnelles aux immenses affaires qu’elle est appelée à traiter, le budget du département entier est restreint, embarrassé, grevé par un déficit qui s’aug mente d’année en an ace. Ce contraste, dont on trouverait bien d’autres exemples, mais que des circonstances locales tout exceptionnelles ren dent très-frappant, tient à des causes générales. Pour les bien saisir, il faui remonter jusqu’à l’origine des communes et des départements, et se rendre compte des dissemblances qu’offrent les deux institutions. La commune existe presque aussi anciennement que la fa mille. Elle est née spontanément de la force des choses. Ce n’est pas simplement une division territoriale ; c’est l’élé ment qui a formé les empires," le principe et le point de dé part de toute organisation politique. Les individus qui la composent sont liés par des intérêts présents aux yeux de chacun, intérêts tout à la fois moraux et matériels. Elle a toujours eu ses ressources propres, son budget indépendant,...