Extrait du journal

— Tâchez de dormir quelques heures, pendant que je prépaierai tout pour notre fuite. — Dormir ! répondit la Mexicaine, le pourrai-je avec l’inquiétude qui me dévore î ^ —Il le faut, insista Ellen, car nous allons avoir de grandes fatigues a supporter demain. — Allons, lit doucement doua Clara, j’essaverai puisque vous le voulez. Los deux jeunes filles échangèrent un baiser, uu serrement de mains, et Ellen quitta à son tour la cabane «n souriant à son amie, qui la suivait d’un regard anxieux. Restée seule, don a Clara se jeta à genoux joignit les mains et adressa à Dieu une fervente prièrepuis un peu tranquillisée par cet appel à Celui qui j.eut tout, elle se laissa tomber sur le monceau dé feuilles sèches qui lui servait de lit, et, ainsi qu’elle, l’avait promis «à Ellen, elle essaya de dormir. VIII. La nuit couvrait le désert, calme et sereine, avec son ciel d un bleu sombre pailleté d’étoiles éblouis santes. Un silence majestueux planait sur la prairie ; tout dormait dans Me, excepté les deux sentinelles cana diennes, qui, appuyées sur leurs rifles, suivaient d'un œil distrait les grandes ombres des bêtes fauves qui venaient à pas lents se désaltérer au fleuve. Parfois un frémissement mystérieux courait sur la cime des arbres et agitait leurs têtes houleuses, dont le feuillage frissonnait avec des rumeurs étranges. Di ^k et Harry, les deux braves chasseurs, échan geaient quelques paroles h voix basse pour tromper la longueur de la faction à laquelle ils étaient condamnés lorsque tout h coup une ombre blanche glissa parmi les arbres, et Ellen apparu^au milieu d’eux. Les deux jeunes gens tressaillirent en la voyant. La jeune fille les salua en souriant, s’assit sur l'herbe, et d’un geste gracieux les invita à prendre place h ses côtés. Ils se hâtèrent de lui obéir. (. était un groupe charmant ,jUC celui formé par ces trois personnes pendant cette nuit si calme, dans cette 11$ HUi Sauçait «au-dessus de leurs tètes les ombrages...