Extrait du journal

—; Ce qui ne nous adviendra pas ce soir, monsieur le marquis. — Sommes nous donc bien loin en cor ? —A six lieues au moins. La route est détrempée par les de> mères pluies, nos chevaux sont las, et si vous avez l’estomac aussi délabré que moi, monsieur le mar quis, vous écouterez un bon conseil de votre dévoué et respectueux serviteur. — Parle, mon ami. — J’e ni revois dans le lointain, à travers les arbr»s, un point lumineux. — Moi aussi, dit le marquis. — C’est la lumiète d’une habitation, maisf-n de garde ou chaumière, hôtellerie ou château, peu m’importe ! — Et tu voudrais bien piquer des deux et aller y demander l’hospitalité, n’est-ce pas? — Oui, monsieur le marquis, un bon souper, un bon lit, de la litière fraîche et de l’avoine pour nos pauvres chevaux, fe raient parfaitement mon affaire. — Il y a un maheur à cela, Yvon, mon ami. . —Lequel donc, monsieur? — C’est que je suis pressé d’arriver à Versailles. — Bah! dit Yvon, un jour de plus ou de moins, qu’est-ce que cela fait? — Cela fait beaucoup, mon ami. — En vérité! dit Yvon d’un air sérieux. — Yvon, reprit le marquis, tu m’as vu naître, tu n’es pas povr moi un serviteur, tu es un ami, et il faut bien que je te dise ce que cous allons faire à Ve rsailles. ' — Je vous écoute, monsieur le marquis. — C’est demain mercredi, jour où le roi donivy audience à son petit lever, je veux y assister....