Extrait du journal

Les électeurs du 5e arrondissement municipal de Paris se sont réunis aujourd’hui, 22 mars, pour procéder à l’élection de douze candidats aux fonctions d’adjoint au maire. Le nombre des électeurs inscrits était de i,34<>; le nombre des votes exprimés, de y38; la majorité absolue était de 870. MM. Dubail, Grelet, Gaudy aîné, Y ce, Hénon, Duclos, ont obtenu le nombre de voix nécessaire. MM. les électeurs s'assembleront demain 23, pour compléter la liste des candidats. Dernièrement plusieurs journaux ont sévèrement traité les agens de l'administration, à propos du déplorable état du pavé de Paris. Sans être absolument déplorable, il se trouve, en effet, fort mauvais dans quelques quartiers depuis la tin de cct hiver ; mais les causes en sont par trop évidentes pour qu'on puisse, avec quelque justice, en accuser ceux qui se sont au contraire empressés de le réparer. Comme chacun sait, l’effet des fortes gelées, qui pénètrent le sol à une certaine profondeur, est de soulever les chaussées, surtout les parages, qui lors du dégel s’affaissent et se désorganisent. C’est ainsi que les dégradations survenues à la suite des hivers de 1820, 1827, 1830 ont nécessité de grands travaux de réparation et des dépenses considérables sur toutes les routes et dans tou tes les villes du nord de la France. On a vu en outre, pendant les dernières années, le pavé de Taris bouleversé par des fouilles pour établissement ou réparation de galeries d'égout, de conduites d’eau, de con duites de gaz, etc. Au degel, les terres de remblai de ces fouilles ont été imprégnées d’eau, et leur tassement inévitable s’est bientôt manifesté par de nombreux enfoncemens dans toutes les rues. Les pluies, qui empiraient ces dégradations, empêchaient en même tems d’y porter remède aussi active ment que l’auraient voulu le zèle de l’administration et l’im patience des journaux. Toutefois, on y a employé, dès les premiers jours de mars, tous les ouvriers paveurs qui se trouvaient dans Paris, et déjà la voie publique est sensible ment améliorée. On a sans doute raison de désirer partout à 1» fois des ga leries d’égout pour l’assainissement, des conduits d’eau pour les bornes-fontaines, des conduites de gaz dans tous les sens pour l’éclairage ; mais vouloir que le pavé de Paris n’en souffre p ss, c’est vouloir l’impossible. Si on considère que le nombre des voitures circulant chaque jour dans Taris est maintenant de 50,000, tandis qu’on en comptait à peine 27,000 en 1826 ; que, de plus, la superficie totale de la voie publique s’est augmentée du tiers en sus depuis cette épo que, par l’ouverture de beaucoup de rues nouvelles ; au lieu de taxer l’administration d’incurie, il faudra reconnaître que le pavé de Paris n’a jamais été plus fatigué et n’a pourtant jamais été mieux entretenu qu’à présent. On s'habitue vite au mi-'MX; et plus on en jouit, moins on le remarque. On oublie déjà ce qu’étaient nos rues il y a peu d'années, et les étrangers seuls s'aperçoivent qu elles sont plus propres, plus saines, plus commodes, et pour ainsi dire élargies. Il y a certes un progrès notable et bien positif. On peut sc demander comment on ne s’en est pas avisé beaucoup plus tôt ; mais ce serait un motif de plus d'en savoir gré à l’administration actuelle, au lieu de lui adresser des repro ches qu’elle ne mérite pas. — Hier soir a eu lieu, sur la place de ia Concorde, en pré sence de MM. les préfets de la Seine et de police, une ex périence d’éclairage par le gaz portatif comprime. Les deux colonnes rostrales, placées en face de la rue Royale, proje taient sur la place une éclatante lumière. MM. de Rambutcau et Delessert ont hautement témoigné leur satisfaction de ce beau résultat, et exprime le désir de faire renouveler incessamment cette expérience, en l’appliquant simultané ment à toutes les colonnes déjà posées sur la place, afin «le juger de l’ensemble. Nous ferons connaître le jour où se fera la nouvelle expérience. (Commerce.)...