Extrait du journal

« En ce qui concerne la proposition de M. de Mahy, a déclaré hier à la Chambre M. le président du conseil, le gouvernement n’intervient pas. 11 n’y fait pas d’opposition, c’est à la Chambre de se prononcer.» Nous ne reprocherons pas à ce langage d’être équivoque : Il est parfaitement clair. Il s’agissait de mettre en discussion la proposition tendant à l’établissement d’une fête nationale en l’honneur de Jeanne d’Arc. Le gouvernement n’a pas d’opinion là-dessus : c’est une façon de se montrer hostile. Et pour quoi ? On ne le sait que trop. Il y a quelques jours, au cours d’une pre mière tentative, M. de Mahy avait fait une claire allusion aux « influences » qui s’employaient pour empêcher la Chambre d’emettre un avis favorable; il parlait d’injonctions faites aux dé putés. Ces injonctions, il est apparu clairement hier que M. Méline s’y soumet aussi. Il y a grande joie ce matin dans les journaux républicains parce que la majorité de la Chambre s’est refusée à voter la proposition. On a, s’écrie la Petite République, évité de « tomber dans les pièges cléricaux et réactionnaires ». Il y aura aussi grande joie dans les « Loges ». Quant à ceux qu’on qualifie de cléricaux et de réactionnaires, nous pensons qu’ils se consoleront aisément que les répu blicains veuillent rester en dehors des hommages rendus à celle qui per sonnifia, dans une inoubliable épopée, le patriotisme et la foi....