Extrait du journal
POLITIQUE. , ITALIE. De Naples , le 2,5 janvier. O N avait cru que le choix du marquis del G allô, pour la place de ministre des affaires étrangères , était un indice certain de la disgrâce d’Acton , et que le sort du Peuple Napolitain serait moins malheureux ; mais l’événement n’a pas encore justifié cette conjecture. Le Peuple est accablé sous le poids' des impôts ; on ne le reconnaît plus; il a perdu son ancienne gaieté. Le régime sous lequel on le courbe est trop violent , trop odieux , pour que la force militaire suffise pour le maintenir. C est ce qu’a senti le gouvernement ; aussi a-t-il recours à tous les moyens que la superstition a toujours fournis au despotisme : il ordonne des prières publiques, des neuvuines et des processions. Il fait fermer les théâtres et défend toute espece de spectacle ; il veut faire croire au Peuple que tant d’excès de mirerc et d’injustice ne sont pas son ouvrage ; mais qu’ils sont l’effet de quelque calamité qu’il ne peut empêcher, etc. RÉPUBLI Q.U E FRANÇAISE, Paris , le 5 ventôse. Le cercle constitutionnel, établi rue de Lille , ancien hôtel Montmorenci , vient de transiter le lieu de ses séances à la maison Egalité. On n’a pas oublié dans quelles circonstances s’est formée cette réunion de Républicains , ni les services qu’ils ont rendus à la chose publique Une faction conspiratrice exerçait une grande influence dans le corps législatif; des milliers de folliculaires à gages corrompaient l’opinion publique dans toutes ses sources ; les Républicains qui osaient parler de constitution et de liberté , étaient désignés à la proscription , et les royalistes ne gardant plus aucune pudeur , croyaient toucher au terme de leurs espérances. Quelques patriotes, aussi courageux qu'éclairés, n’eurent pas plutôt formé le projet de se réunir pour lutter contre cette affreuse perversité , qu’aussitôt tous les amis de la liberté accoururent en foule. Ce fut, dans les départemens comme à Paris , le signal de leur réveil : cette phalange d’amis et de défenseurs des principes républicains parut si formidable aux royalistes , qu ils ne se crurent un instant rassurés qu’en obtenant la clô ture de tous les cercles , par le sacrifice même de celui de Clichi ; sacrifice apparent, il est vrai , mais qui prouvait jusqu’à quel point les cercles leur avaient inspiré de terreur. Cependant les cercles avaient produit leur effet. Ils avaient révélé au gouvernement la puissance de l’opinion , et le nombre des appuis qui entou raient la constitution pour la défendre. Le 18 fruc tidor en fut le résultat. Depuis cette époque mémorable qui a été le tombeau du royalisme et le triomphe de la liberté, les travaux du cercle ont été marqués par plus d’une circonstance honorable. On se souvient des discours qui furent prononcés lors de la cérémonie de la plantation de l’arbre de la liberté, et de l’impression que produisit entre autres celui d’un de ses membres , Benjamin Constant , qui exprima avec tant d’énergie les piincipes que les vrais républicains ne doivent jamais perdre de vue , s ils veulent conserver l’organisation sociale qu’ils se sont donnée. Toujours conséquent à sa première profession de foi , le cercle constitutionnel doit tenir, nonidi prochain , une séance solennelle dans son nouveau local. En annonçant cette séance , où l’on doit s'occuper d’intérêts analogues aux cir constances , c’est annoncer que les mêmes prin cipes présideront à la continuation de ses travaux. S il était besoin de justifier la bonté de ces prin cipes par la confiance qu’ils ont inspirée, on pourrait citer un assez grand nombre de membres de cette société , qui , soit avant , soit après le 18 fructidor, ont été appelés aux premières places de la République. Nous ne rappelons ces témoignages d’estime, que parce qu’il est doux pour les partisans zélés de la constitution, de savoir qu il existe une société dont les membres ne sont animés que du désir constant de la main tenir et d’en propager les principes. Lenoir-Laroche....
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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