Extrait du journal

dans les derniers temps, nous exprimerons ici nos sincères regrets de la perte que nous avons faite. « Alexandre de Lahorde, longtemps membre d’une opposi tion à laquelle appartenaient les noms les plus illustres parmi les représentants de notre pays, se trouva, en 1830, plan; dans une position qui lui imposait de grands devoirs, de no bles sacrifices. « Il n'hésita pas dans l’accomplissement de sa pénible mis sion, et la révolution de Juillet le trouva au poste du danger. Il y porta celte chaleur de cœur, cet enthousiasme que nous lui avons tous connus. « Les encouragements et les applaudissements de ses con citoyens ne lui manquèrent pas, et bientôt le choix du Roi vint le désigner pour représenter auprès du trône celte fidèle et noble garde nationale, qui n’a été surprise par aucun évé nement, qu’aucun danger, qu’aucune séduction n’a pu faire dévier de la toute glorieuse que la main de Dieu a tracée pour sauver la patrie du désordre et de l’anarchie. « Vu pareil choix fut un titre d’honneur, et le dévoue ment de notre camarade se trouva à la hauteur de sa po sition. « Comme nous, il fut témoin de l’ardent amour de notre souverain pour cette France à laquelle il consacre tous les instants de sa précieuse vieillesse, tous les trésors de sa pro fonde expérience. Comme nous il l’aima, et comme nous, et avec bonheur, il aurait versé pour lui la dernière goutte de son sang. « S’il est une consolation en ce moment pour des parents et des amis réunis autour d’un cercueil, elle est dans la pen sée dis grandes actions auxquelles les mourants ont pris part pendant leur vie ; à ce titre, tous ceux qui m’entourent ici peuvent sentir alléger leur douleur, et ils peuvent s’écrier avec moi ; « Heureux celui qui a passé au milieu de si gran des choses, et qui en est sorti avec un nom honorable et des souvenirs glorieux ! « Adieu, de Lahorde; adieu, notre camarade ! »...