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Gazette nationale ou le Moniteur universel, 25 juin 1799

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Gazette nationale ou le Moniteur universel
25 juin 1799


Extrait du journal

POLITIQUE. ALLEMAGNE. Ratisbonne , Ze 26 prairial. oici le décret de la commission impériale qui a été remis le «3 de ce mois a la dicte générale de l'empire. u S. M. l’empereur et roi a reçu de la part du margrave de Bade un rapport, signé par S. A. , en date du 3 de mai passé , portant la fâcheuse nouvelle que les ministres plénipotentiaires fran çais au congrès de pacification avec l’empire , lors de leur départ de Rastadt, qui, contre le conseil de plusieurs personnes, a eu lieu pendant la nuit, ont été assaillis, le 28 avril au soir fort tard , a peu de distance de la ville , par une troupe de Î;ens portant 1 uniforme militaire impérial ; que es ministres Bonnier et Roberjot ont été massa crés à coups de sabre ; que le ministre Jean Debry , qui n’a échappé à la mort que par un heureux hasard , a été ilirtement blessé , et qu ils ont été tous dépouillés d’une grande partie de leurs effets. ,1 S. M. I. n’a pas d’expressions pour rendre jusqu’à quel point elle a été révoltée et saisie d’horreur à la première nouvelle de ce forfait , commis sur le territoire de l’empire envers des personnes dont l’inviolabilité se trouve sous la sauve-garde .spéciale du droit des gens ; impres sion qui , vu le respect inaltérable de S. M. I. pour la dignité de 1 homme , pour la morale , et pour les principes sacrés du droit des gens, ne s’effacera jamais de son ame profondément émue par celte catastrophe funeste. î) Ce n’est point par des soupçons haineux , ni par des conjectures téméraires ; ce n'est point par des imputations calomnieuses, ni en répandant dans le public des bruits gratuits , dictés par l’esprit de parti ; ce n’est pas non plus par les cmportemens d'un cœur pervers , et les fantômes déréglés de limagination effrénée des rédacteurs des feuilles publiques allemandes ou étrangères ; ce n’est point par des tableaux exaspérés , qui n’ont pour but que l’augmentation du pouvoir , l’exploitation de nouvelles ressources pécuniaires , où d’autres vues cachées , ni par de virulentes diatribes ou des cris de vengeance adressés à la nation française et à tous les états ; mais bien par une recherche scrupuleuse, impartiale , légale et sévere , que ce forfait peut être éclairci avec toutes ses différentes circonstances , et qu’on peut parvenir à en connaître avec certitude les auteurs -et les complices, et à déterminer en conséquence l’exacte imputation du crime dans tous ses rap ports. Aussi n’a-t-on pas tardé à prendre les me sures les plus convenables à cet égard , et S. M. I. déclare de la maniéré la plus formelle devant la dicte générale de l’empire , à toute 1 Allemagne , et à 1 Europe entière , qu’il n’y a que la plus écla tante satisfaction ( sans égard aux individus quel conques que la voix impartiale de la justice sévere désignera comme coupables ), qui puisse appaiser la juste indignation du chef de l’empire. >» Mais S. M. ne souhaite pas simplement, que ce fâcheux événement, qu elle regarde elle-même comme une affaire qui concerne toute la nation germanique , soit examiné dans toutes les formes légales , avec 1 impartialité la plus scrupuleuse , et soit suivi de la satisfaction la plus éclatante ; elle est animée du désir le plus vif d éloigner jusqu’au moindre soupçon de connivence , et de mettre tant le chef de l’empire que l’empire même à l’abri de tout reproche d avoir négligé de donner à cette affaire l’attention la plus sérieuse. Ce désir est fondé surtout sur les jugemens pré maturés qu’une partie du public d Allemagne et de l’étranger ne cesse de porter sur cette affaire , avant que les recherches légales soient terminées. »> Pour atteindre ce but de la maniéré la plus sûre , la dicte générale de l’empire est invitée à nommer quelques députés , tirés de son sein , pour assister aux recherches ouvertes sur cette affaire , et à donner dans sa prudence et sa sa gesse au plutôt son avis dicté par une franchise noble et patriotique , surtout ce quel’importance d’un attentat aussi inoui et aussi abominable exige, afin de concourir , par ses conseils éclairés, à con vaincre toutes les personnes impartiales que l’em pereur et l’empire sont animés du même désir , que la justice la plus rigoureuse et la satisfaction la plus éclatante soient rendues ; qu’ils ont la même horreur pour un forfait aussi atroce , ainsi qu'un respect égal pour les principes sacrés de la morale et du droit des gens....

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

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