Extrait du journal

vient les rougeurs du crépuscule. Tout est freid, silencieux et solitaire dans cette toile où la présence de l’homme ne se tra hit que par un flocon de fumée. Eu la contemplant, cos vers d’un poète de nos amis nous revenaient en mémoire : Là-bus sous les arbres s’abrite Une chaumière au dos bossu ; Le toit penche, le mur s'effrite, Le seuil de la porte est moussu. La fenêtre, un volet la bouche ; Mais du taudis, comme au temps froid La tiède haleine d’une bouche, La respiration se volt. Un tire-bouchon de fumée, Tournant son mince filet bleu, De l’âme en ce bouge enfermée Porte des nouvelles à Dieu. La Matinée d'avril (souvenir d’un bois près la Feité-Milon) montre les fraîches lueurs de l’aurore répandant leurs teintes d un rose pâle à travers des arbres profilés avec élégance, mais n’avant pas pris en core la verte livré* du printemps. Un jour de tiédeur, et les bourgeons vont éclater, et le menu dessin des branches disparaîtra sous l’opulente masse du feuillage. Comme M. Lavieille-, nous aimons beaucoup la campagne à ce moment de l’année. Les arbres sans feuilles sont charmants, et l’on en suit jusqu’à la moindre fibrille la déli cate structure. Même dans sa nudité, la nature est toujours belle. Voir une peinture de M. Riesener est un plaisir que les rigueurs de l’ancien jury ont rendu bu-n rare pendant ces dernières années, et qu'on peut se donner à l'ex position nationale des beaux-arts. M. Rie•euer est le cousin d’Eugène Delacroix de par le sang et de par la couleur. Sa Bac chante le prouve. C’est un morceau d’une palette superbe, modelé dans la pâte avec une audace et un bonheur de brosse qui surprennent à notre époque d’une sagesse...