Extrait du journal

On lit l’article suivant dans le Journal de Paris : « Un journal du matin, qui a d’ailleurs donné une approbation fort sage à la résolution prise concernant la revue du 29, s’étonne que des bruits de complots et de tentatives criminelles contre le Roi soient répandus par le pouvoir. « Il faudrait du moins , dit-il, pour que de » telles accusations n’eussent rien d’odieux, qu’elles » fussent justifiées par quelques preuves ou par quel» ques indices. » » Et d’abord le journal qui publie ces réflexions saitil s’il n’existe pas des preuves ou des indices? S’il y a des preuves, pense-t-il que le Gouvernement doive les publier, au risque de compromettre le succès de l’ins truction qu’elles exigent; s’il n’y a que des indices, faut-il les divulguer, au risque de se faire accuser de calomnie envers des gens que des raisons graves ont dû faire soupçonner, mais contre certains desquels il 11e se réunira peut-être pas assez de preuves pour les faire condamner? » Ne comprendra-t-on jamais que dans de pareilles circonstances le devoir du Gouvernement est de ne né gliger aucun indice, mais de garder le silence le plus scrupuleux tant sur la nature des mesures qu’il a dû prendre que sur les projets qu’il a eu le bouheur de pré venir, et sur les personnes accusées de les avoir mé dités? » Ne comprend-on pas enfin que dans de pareilles af faires il n’y a provisoirement qu’un seul juge qui soit compétent ? Ce juge , c’est la conscience des ministres charges de veiller a la sûreté du Roi. Si leur conscience leur dit que le danger est réel, c’est h eux à prendre des mesures pour le conjurer ; quand le danger sera passé, ils seront prêts à rendre Compte des raisons qui...