Extrait du journal
Nous devons presque savoir gré à M. Benjimin Raspail de l'interpellation que, dans •a dernière séance du conseil général de Seine, il a adressée à M. le préfet do la Seine, et dont on lira plus loin le compte rendu détaillé. Cette interpellation, en effet, a eu cet excellent résultat de nous édifier complètement sur la persistance du conseil mnnicipal-général à vouloir s’em parer de l’administration de la police, mais aussi sur l’énergie avec laquelle M. An drieux entend défendre, nous ne dirons pas seulement ses droits, mais ceux du pouvoir, du Gouvernement tout entier. Après les diverses tentatives faites par le corps municipal pour mettre la main snr la préfecture de police, après ce qui s’était déjà passé dans plusieurs circonstances que l’on n’a pas oubliées et en particulier lors de la démission de M. Albert Gigot, après le retour offensif de M. Benjamin Raspail, s'arrogeant le rôle de commissaire enquê teur à l’égard du personnel placé sous les ordres du préfet de police et prétendant dicter à celui-ci les mesures d’épuration que réclament non pas môme les républi cains, mais les amnistiés retour de Nouméa, après tout cela l’heure des temporisations et des ménagements était passée. Il fallait, de toute nécessité, rétablir la vérité des situations, affirmer hautement l’indépendance de h préfecture de police vis-à-vis du corps municipal et rappeler celui ci au respect des droits que le pré fet de police tient du pouvoir central dont seul il relève. C’est ce qu’a fait M. Andrieux avec une fermeté de.langage, une résolution de caracière dont nous ne saurions trop le louer. En agissant ainsi, il s’est montré véritablement homme de gouvernement. Le sang-froid imperturbable, la hauteur de parole avec lesquels il a tenu tête à cette majorité du conseil général outre passant audacieusement ses droits, nous ont rappelé heureusement et toute pro portion gardée ces temps où la France, pour se défendre contre d’autres factieux et pour se procurer l’ordre et la tranquil lité dont elle ne saurait se passer, avait à sa tê e des hommes comme Casimir Périer, Qu’on ne s’y Irompe pas : la séance d’hier du conseil général de la Seine pou vait être la première étape d’une route au bout de laquelle était le rétablissement de l’ancienne Commune de Paris, de tyran nique et odieuse mémoire, et l’asservisse ment de la représentation nationale à quel ques membres élus par une minorité in fime du corps électoral parisien. Que ln conseil général de 1a Seine eût réussi hier dans ses projets, qu’il eût, par intimidation ou autrement, obtenu de M. Andrieux a soumission qu’il réclamait de lui, et maître désormais de la ville par la police, il l’eût été aussi du Parlement luimême. L’histoire de toutes les révolutions est là pour nous le dire. Que serviraient ces régiments mis à la disposition directe des présidents des deux Assemblées, si la police, cette force préventive et répressive tout à la fois, était entre les mains d’un pouvoir riva!, et bientôt certainement hostile, d’un pouvoir laissant s’élaborer en toute sécurité les...
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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