Extrait du journal

Un exercice, bien connu des militaires et des habitants de nos villes de garnison, avait attiré aujourd'hui, au champ de Mars, une grande affluence de spectateurs et a été favorisé par un temps magnifique. Les 4e régi ment de lanciers et 8e régiment de hussards, qui composent la brigade de cavalerie en garnison à Paris, étant parvenus au terme de leur instruction préparatoire, ont préludé à leur inspection generale en exécutant la course des haies prescrite par l’art. 580 de l’ordonnance du 6 décembre 1829 sur les manœuvres de la cavalerie. .M. le ministre de la guerre a bien voulu honorer de sa présence celle fête militaire. Il est arrivé à midi précis au champ de Mars, accompagné de M. le lieutenant général vi cinale Sébastian! et de plusieurs autres olliciers généraux em ployés à Paris: Lu course a commencé aussitôt, et l’on a pu admirer la vi gueur des chevaux, la bonne grâce, l’adresse, la facilité et le sang-froid avec lesquels ils ont été conduits par leurs cava liers, qui ont franchi deux baies successives avec la plus grande hardiesse. Lue seconde course, à laquelle n’ont pris part que ceux qui avaient élé vainqueurs dans la première, a été très-vive ment disputée, et de riches prix, rendus plus précieux en core par les témoignages de satisfaction que le ministre a daigné adresser lui-même aux vainqueurs, leur ont été dé cernés. Les régiments d’infanterie casernés à l’école militaire se sont réunis au champ de Mars pour être témoins de ces exer cices, et ont salué de leurs vives acclamations les succès de leurs camarades. Aucun accident grave n’est venu attrister cette belle jour née ; seulement un maréchal des logis de lanciers, dont la selle a tourné, a été entraîné à bas de son cheval par le poids de sa lance, en sautant une haie; mais sa chute n’offre rien d’alarmant, elle n’aura point de suite fâcheuse, et un repos d’une huitaine de jours lui permettra sans doute de reprendre son service. FAITS HIVERS. — PARIS. — Le concours ouvert devant la faculté de droit de Paris a terminé aujourd’hui tou tes ses opérations par la nomination à la chaire de droit ro main, vacante à la faculté de Poitiers. M. Bagou, suppléant à la faculté de Dijon, a été nommé au 2' tour de scrutin. Ce concours, l’un des plus remarquables qui aient eu lieu, tint par le nombre des chaires mises au concours que par le nombre et le mérite de* candidats qui y ont pris part, s’était ouvert le 19 avril dernier. Il a ainsi dure plus de deux mois, et a occupé 54 séances publiques ; 43 candidats étaient primi tivement inscrits; 32 ont pris part à la lutte. Trois chaires de facultés de province, savoir : une chaire de Code civil à Strasbourg (8 concurrents), une chaire de droit romain à Poitiers (7 concurrents), une chaire de droit admi nistratif à Rennes (2 concurrents), et une suppléance à Paris (15 concurrents) étaient disputées. Par suite des opérations générales du concours, les titu laires désignés par le jury se trouvent être M. Eschbach pour la chaire de Strasbourg, M. Bagou pour celle de Poitiers, M. Vcron-Du verger pour la suppléance de Paris ; quant à la chaire de Rennes, il a élé décide qu’il n’y avait lieu à nomi nation. M. le ministre de l’instruction publique assistait en per sonne à plusieurs séances. Aux termes du règlement du concours du 22 août 1843, l’institution nécessaire à chacun des candidats désignes par le jury ne peut leur être donnée qu’aprés l’expiration des dix jours qui suivent l’insertion de leurs noms au Moniteur. (Ga zette des tribunaux.) — La faculté de droit de Paris a désigné le sujet du con cours pour les prix qui seront décernés au m >is d’avril 1848, en vertu de la fondation de M,n* de Beaumont. Ges prix consistent en deux médailles d’or de la valeur chacune de 500 fr. Le sujet est celui-ci : Histoire et theorie\des partages faits par les ascendants entre leurs descendants. Sont appelés à concourir : les docteurs reçus depuis le Dr janvier 1846 et les aspirants au doctoral qui, avant le 1er janvier 1848, auront subi les deux examens exigés pour ce grade. Il est interdit aux concurrents de se faire connaître avant le jugement. Les mémoires devront être déposés au plus tard le 31 décembre 1847, avant quatre heures. (Idem.) DÉPARTEMENTS. — On écrit du département du Jura, le 24 juin : La chaleur alternant avec la pluie fait le plus grand bien au blé et à toutes les céréales. Si la tige est généralement courte, du moins l’épi est plein et bien garni. Les seigles, dont on avait mauvaise idée, sont dans un état plus satisfaisant. Les mais, semés en abondance, et les pom mes de terre, ont une végétation vigoureuse. Quanta la vigne, si tous les raisins dont la fleur passe en ce moment arrivent à maturité, la récolte sera, maigre la gelée d’hiver, encore assez avantageuse. La pluie a contrarié les fenaisons, dont la première récolte n’est pas fort abondante. (Sentinelle du Jura.) — Dans une grande partie du bas Limousin les orges sont déjà récoltés; on a coupé les seigles et on est sur le point d’en faire autant des froments, qui paraissent devoir beau coup donner cette année. La vigne a fleuri, sans écoulement; les grappes sont fort belles, bien fournies et très-nombreuses. Dans le canton de Lubersac, la fenaison est avancée, ainsi que dans le bas Limousin ; mais partout, cette année, il man que en foin à peu près un tiers de la récolte de Van dernier, qui était des plus abondantes. Les blés noirs s’ensemencent dans d’heureuses conditions, et la pluie qui est tombée der nièrement a si bien aineublé le terrain que les légumes se présentent bien. Les châtaigniers sont fort beaux et promet tent beaucoup. Les chênes et les noyers présentent une grande quantité de fruits. Enfin, les pommes de (erre ont une assez belle apparence....