Extrait du journal
r tendre parler ni de barrières ni do consignes, comme si les barrières et les consignes n’étaient pas précisé ment destinées à empêcher les loco motives de l’écraser. Autrefois on attendait dans des salles d’attente fermées, dont les portes ne s’ouvraient que pour laisser passer la quantité de voyageurs que le train pouvait emporter. Le départ pouvait alors s’effectuer rapidement, sans re tard dans l’horaire fixé. Aujourd’hui les gares, les jours de fêtes ou do vacances, sont prises d’assaui, la foule déborde sur tous les quais et se jette a l’assaut des wagons avant même par fois que l’arrêt se soit produit. Les employés sont noyés dans cette cohue, ils ne s’entendent plus et peu vent à peine saisir les ordres ou les signaux de leurs chefs. Auraient-ils, par exemple, pu dimanche dernier em pêcher tous ces malheureux qui y ont , trouve la mort de monter, contraire- j mentaux prescriptions réglementaires, dans le fourgon qui est placé en queue de chaque train et dont le nom même indique les risques, le fourgon de choc? Assurément non ; c’est le public qui commande maintenant, et on voit ce i qu’il lui en coûte. Nous ne prétendons pas toutefois qu’il soit seul responsable. Il con vient de faire au gouvernement sa part. On sait s’il aime à la réclamer quand il croit voir son intérêt et s’il trouverait commode de mettre la main sur les Compagnies ; mais si nous lui contestons ce droit abusif, il en est un que nous sommes tout prêts à lui reconnaître et que nous rengageons même à faire suivre d’ef fet : c’est même plus qu’un droit pour lui, c’est un devoir de veiller, dans l’exercice de son contrôle, sur la sécu rité publique. Si, au lieu de faire des chemins de fer électoraux et improductifs, qui n’ont servi qu’à amener à grands frais au Palais-Bourbon tel ou tel candidat officiel, on avait songé à l’amélioration de ce qui existait, nous ne verrions pas à Paris notamment, certaines gares et certaines voies d’arrivée demeurer après quarante années dans les mêmes conditions d’étroitesse, alors que le mouvement et le transit se sont multi pliés. Prenez la Compagnie de l’Est. La gare de Strasbourg n’a de débouché hors de Paris que par un tunnel. Celle do la Bastille est en l’air, sur un pont, incapable do s’étendre à droite ni à gauche. C’était possible autrefois, c’est un danger aujourd’hui. Franchement, il eût été plus digne d’un gouverne ment sérieux de porter là son atten tion, et s’il le fallait, ses sacrifices, que de grever les budgets passés et futurs pour la création de réseaux et de sousréseaux dont l’inutilitédonnc sa preuve annuelle par l’insuffisance des recettes. Regardez la carte des chemins de fer de France : sous vos yeux une inextricable série de lignes s’enche vêtrent et finalement viennent débou cher dans Paris, qui n’n plus, par rap port à leur incessant afilux que l’im portance d’un point et où fatalement des malheurs et des collisions devront arriver faute d’un suffisant développe ment. Aurait-on jamais l’idée de sup poser qu’un fleuve, après s’être grossi sur tout son cours de rivières, de ruis- | seaux, d’affluents de toute sorte, puisse i se resserrer à son embouchure au lieu de s’ouvrir comme la Seine ou la Loire en un vaste estuaire ? Adrien Maggiolo....
À propos
Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.
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