Extrait du journal

PARIS Samedi, 27 mai. On connaît l’avis que le général Valen tin a fait afficher à Versailles. Cet avis constate avec quel empressement on de mande des laiss z-passer pour Paris, et avec quelle d i 111 aillé ou les obtient. Si l’aller est difficile, le retour est, pour ainsi dire, impossible. C’est pourquoi,supposant que les nouvelles do la capitale ne nous parviendront qu’à grand peine, nous avons réuni ici même toutes les informations que nous avons pu nous procurer, près des rares privilégiés qui sont revenus de Paris aujourd'hui, sur la situation de la capitale. L’agonie de l’émeute se prolonge audelà du terme que certains esprits, plus impatients que raisonnables, avaient cru devoir fixer comme celui de la victoire décisive de l’ordre. Ceux-là qui, après les succès réitérés de nos soldats, trouvent encore le moyen d’ergoter sur la lenteur des opérations militaires, devraient se souvenir qu’en ce moment il s’agit de ré duire celui des quartiers de Paris où, de puis bientôt vingt ans, toutes les fureurs et toutes les f (lies du banditisme révolu tionnaire ont reenontré le plus d’énergumènes. A Belleville, se sont réfugiés les derniers débris des bandes fédérées. Elles trou vent là, dans la disposition des rues et des maisons, dans le voisinage d’un point très élevé (les buttes Chaumont), mais plus en core dans le fanatisme féroce d’une grande partie des habitants, des moyens de résis tance dont tout, le monde ne se rend point un compte exact. Les défenseurs de la Commune jouent leur va-tout dans cette lutte suprême. Il est permis de supposer que la-plupart de ses apôtres, après avoir reculé par échelons devant i’armee triom phante, ont cherché un dernier asile dan cette citadelle du désespoir, f-. On comprendra dès lors que, sûrs de remporter, quand ils le voudront, une vic toire complète sur ce dernier point, nos...