Extrait du journal

nade ou a l’église vêtues tout juste assez pour qu’on remarque combien elles le sont peu. » Aussi le rêve a-t-il remplacé la réalité dans le ballet moderne. On commence par un petit ta bleau en guise de prologue, qui ne sert qu’a ex- 1 poser l’action, qu’on rattache, tant bien que mal, aux événements «le ce bas monde. Aussitôt la s< ène « hatige, et vous voilà transportés tout à coup dans le royaume des songes, d*»s visions, des légendes ; il n’y a plus rien d’invraisemblable dans le monde imaginaire et surnaturel. On ne demande à des ombres vagues que des attitudes légères et des groupes vaporeux. L’un des grands avantages «lu ballet fantastique, c’est qu’on peut s’y passer abso lument de ces infortunés danseurs, qu on a pris en aversion par je ne sais quel étrange caprice. I n danseur! ... — Ali ! mon l»ieu, fi : — Comment : — Ah 1 li i vous dis-je; \e concevez-vous point ce quu, d«s qu’on Tentant, i «i tel mot à l’esprit offre de dégoûtant ? Cependant notre pauvre globe, dont le théâtre devrait être l image, e»t peuple, à proportions égales, d’hommes et de femmes. —Cela se peut, mais le sexe laid n’a point ses entrées dans les régions de lumière et d’azur ou planent des formes idéales, «les images aérienne . les esprits dégagés de toute enveloppe matérielle. A la suite du dan seur on a proscrit le mime, et on a conclu, par un raisonnement assez logique, «juc puisqu’on suj>primait le drame et le milieu où. s’agitent les passions humaines, on devait sacrifier l’expression, le jeu et le masque à la légèreté, à la ‘souplesse et a l’élévation. L’Italie n’a point renoncé à ses grands ouvrages chorégraphiques en trois ou cinq actes, bourrés d’incidents, de péripéties, de surprises, comme un gros mélodrame de la Gai té. On parle encore avec une admiration légitime des ballets de Viganù, le pÎTts grand chorégraphe qui ait jamais existé. Mais...