Extrait du journal

d’hommes, même d’hommes bleus, valus sent la peiue qu’ou se dérangeât de chez soi, si l’on s’y trouvait commodément, la tête au frais et les pieds chauds. Au surplus, toutes mes découvertes en ce genre sont inscrites, à leur ordre de date, dans le journal de mes rêves, et je me ferai un devoir de le communiquer à ceux de messieurs les voyageurs qui se raient tentés d’aUer à la découverte de mes découvertes. Ce journal, d’où j’ai extrait la plupart des incidents de seconde vie racontés dans ce livre, est loin d’être épuisé. J’y ai re cueilli seulement ce qui m’a paru avoir quelque suite et quelque signification. Le reste, même en y comprenant mes voya ges de long cours, ne présente guère que des visions rapides, restées à l’état d’é nigmes, des cadres auxquels manque le tableau, des songes brusquement inter rompus... par le brouillard, comme on disait dans l’ancienne télégraphie. Aujourd’hui, en refeuilletant ce même journal, j’y trouve cependant quelques faits de voyages assez curieux, je crois. Je les réunis ici, en façon de miscellanées, me gardant bien de leur donner plus d’im portance et de développement qu’ils ne méritent. IL UN NOUVEAU JUIF-ERRANT. J’étais fatigué d’un bien-être (dirai-je fUun bonheur) qui déjà durait depuis plu sieurs années; d’un amour qui, tout en décroissant de jour en jour, semblait n’en vouloir pas finir de s’éteindre. Un ange, lumineux des pieds à ki tête, 1 ange des voyages sans doute, car il por tait trois paires d’ailes, m’apparut et nie dit : « Souhaite ! » « La monotonie de mon existence me tue, lui répondis-je; sans gagner en profondeur, le cercle de mes affections devient chaque...