PRÉCÉDENT

Gazette nationale ou le Moniteur universel, 30 octobre 1789

SUIVANT

URL invalide

Gazette nationale ou le Moniteur universel
30 octobre 1789


Extrait du journal

dations publiques , mais des fondations particulières. Les fiefs sont des donations des rois ; si l'on peut s'emparer des biens du clergé, sous ce prétexte, pour quoi rcspccterait-on des fiefs ? S il y a trop de bé néfices simples, il faut en diminuer le nombre; mais celle réduction partielle n est pas une raison pour opérer une destruction totale. Le talent de régénérer ne sera-t-il donc (pic 1 art malheureux de ; détruire ? Vous 1 avez dit vous-même avec amertume, vous êtes environnés de ruines , et vous voulez aug menter les décombres qui couvrent le sol oh vous deviez bâtir. Tout est en fermentation dans le royaume, nos provinces sont assemblées.... Est-ce en fesant sans cesse des victimes , que vous voulez opérer le bien public ? Déjà vous êtes réduits à empê cher les citoyens de s'assembler... (Violons murmures.) Le plus terrible despotisme est celui qui porte le masque de la liberté. AI. Thouret. J'ai brigué l'avantage de répondre à M. l'abbé Mamy, puisqu'il m'a fait 1 honneur de inc distinguer particulièrement ; il m'a accusé, dans sa très-anti-patriotique et tri s - pompeuse péroraison , d’avoir arrangé des phrases; je 11c m'attribue pas ce mérite, 1 honneur en reste, aux yeux des connaisseurs, à M. l'abbé Maury. Il m accuse d'avoir employé des idées métaphysiques ; mais en peut - on employer d'autres sur le clergé , sur des corps qui, par une fiction, partagent les droits des individus ? M. l'abbé Maury m'a-t-il réfuté ? je ne le pense pas. Si je suivais le plan qu’il a tracé, nous serions toujours hors de la question ; il a posé en question ce qu il lui incombait à prouver. J'ai soutenu que la Nation avait le droit de dé créter que la propriété des biens du clergé appar tenait à 1 Etat , qu'il était utile que ce décret lïit porté. Qu'à dit M. l'abbé Maury contre ce droit? Que la Nation n'a pas le droit de violer la pro priété : cela est imposant , mais ce n est qu'un sophisme. Il prétend que je n'ai pas prononcé posi tivement contre la propriété du cierge ; je me suis expliqué, et je m’explique nettement , le corps du cierge n’est pas propriétaire. J’ai distingué les corps et les individus; c'est-là ce que M. Maury appelle de la métaphysique ; mais je ne sais si les corps moraux qui n ont qu'une existence idéale , peuvent être definis par d autres mots que ceux qui leur sont propres.... Les corps 11 existent pas par eux , mais par la loi, et la loi doit mesurer l'étendue dans laquelle elle leur donnera la communication des droits des individus. Tous les corps ne sont que des mslrumens fabriqués par la loi , pour faire le plus grand bien possible. Que fait l’ouvrier, lors que son instrument 11e lui convient plus ? il le brise ou le modifie. Je n en dirai pas davantage , parce que M. l'abbé Maury a rem; li son discours d idées incohérentes et nullement relatives à la question. Je ne suis entré dans aucun détail sur l'emploi des biens du clergé; je ne lai pas dû. La motion ne porte que sur le principe , et il est instant qu'il soit décrété. Le discussion est arrêtée pour s'occuper selon l'usage de quelques objets de détail. M. de Fermont rend compte , au nom du comité des rapports, de la détention d un membre du corps municipal de Ne vers. Ce particulier constitué pri sonnier en cette ville , est accusé d abus de confiance et de concussion . dans plusieurs commissions relatives aux subsistances. L'Assemblée décrète : le renvoi de cette affaire au pouvoir exécutif, pour faire juger l'accusé par les juges qui doivent en connaître. • AI. Target. Persuadé que le rétablissement de la paix tient à l'instruction publique , que l'instruction est la législation des esprits , je propose la motion suivante : I,"Asseinb'ée nationale arrête que le comité de rédaction chargera cinq de ses membres de rédiger , sur chacun des décrets importa ns déjà publiés , une instruction simple , précise , familière , dans laquelle les principes seront mis à la portée de tout le monde , et les avantages des decrets rendus visi bles. Et qu'un comité sera chargé de s’occuper d'un plan général d'éducation. AJ. Chapelier. J'observerai sur celte motion , qu'il est infiniment dangereux de faire soi -même le com mentaire de sa loi, et que les commentaires attaquent toujours cl détruisent souvent les lois. AI. Garat T aîné. Je l'avoue, les commentaires des commentateurs étrangers a la loi, sont destruc teurs de la loi , ou ils ne la connaissent pas , ou ils cherchent à égarer plutôt qu'à instruire. Mais lorsque les commentateurs sont les législateurs euxmêmes , peut - on conserver ces craintes? Instruire les Peuples et les conduire à l’obéissance par la raison , c’est leur rendre le plus grand du tous lus services....

À propos

Fondé en 1789 par Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), éditeur de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, La Gazette nationale ou Le Moniteur universel fut pendant plus d'un siècle l’organe officiel du gouvernement français.

En savoir plus
Données de classification
  • foucault
  • barnave
  • turgot
  • de mirabeau
  • de fermont
  • thouret
  • necker
  • camus
  • françois 1er
  • d'autun
  • maury
  • france
  • angleterre
  • garat
  • target
  • dax
  • choisy
  • crépy
  • pologne
  • lausanne
  • l'assemblée
  • moniteur universel
  • comité de rédaction
  • comité des rapports
  • assemblée nationale