Extrait du journal

Rien de plus élégant et de plus sûr que le travail de cette belle machine. Les scies sans lin sont en usage depuis assez long temps en France, particulièrement pour l’industrie des découpeurs ; mais nous n’avions jamais vu d’ap pareil exécutant aussi rapidement et aussi correcte ment son travail que l'un de ceux que présente 1 Ex position. Des prismes découpés sous mille formes, détachés concentriquement dans différentes pièces, s’emboîtent aussi exactement que elles avaient tou jours été solidaires. Un voit que la rapidité du tra vail ne nuit plus à sa parfaite exécution. Les mêmes principes, appliqués aux autres ma tériaux de construction, conduisent, jusqu’à un cer tain point, aux mêmes résultats. Une scierie pour la pierre, munie en même temps d’outils spécimens jKmr dresser les lits, donne également un excellent travail ; et ce fil métallique, qui use les matières minérales les plus dures, à la manière de la scie à rubans, fournit un autre exemple de la rapidité des procédés mécaniques. Les dents sont ici remplacées par des grains de sable entraînés par le fil sans tin, et il suffit d'entretenir une certaine humidité dans le grès en poudre qui est traosmis par le fil avant son entrée dans la pieee, pour que le sciage s’opère faci lement. Tout près de la forge, une machine à réduire les médaillons et les objets de ronde bosse rappelle assez le procédé Colas. Moins remarquable peut-être au point de vue de sa construction, elle a cependant le mérite de travailler plus vite et très-bien. Un lui leproche de ne pouvoir opérer, comme celle de M. Co las, sur un modèle en plâtre. Dans cette longue promenade an milieu des ri chesses accumulées de la mécanique moderne, l'at tention de Son Altesse Impériale a encore été appelée sur de nombreux appareils : des machines à clous et a rivets, des découpoirs, une machine à former les caractères d’imprimerie, un piano-compositeur pour remplacer le compositeur typographe, une maenine qui palpe les caractères, les lit et les envoie dans la caS'e qui leur est destinée, et une foule d’autres pe tits appareils dont les similaires se retrouveront dans une prochaine visite et qu’il conviendra d’examiner en meme temps qu’eux. A mesure que ces visites d’étude avancent, l’intérét grandit, et chaque exposant se fait un devoir et un honneur de se trouver à son poste. 11 y a en effet, dans ces visites incessantes et labo rieuses de Son Altesse Impériale à toutes les industries, un enseignement et une animation qui ne sont pas l'aspect le moins curieux de l’Exposition universelle. Ce groupe, dont le premier membre de la famille de l’Empereur est la tète, composé des savants, des commissaires et des chefs n industrie de toutes les nations, qui traverse, au milieu d’une foule immense, recueillie et sympathique, les moindres section» du palais et de ses galeries, qui s’arrête devant chaque produit, l'examine et l'apprécie, interroge le maître moins souvent encore que l'ouvrier, voit tout, tourne à tout, et constate ainsi de ses propres mains ce qu’est et ce que unit l’industrie publique et privée, — c’est là la vie du grand concours dont le monde attend l’issue; c’est le Gouvernement se personni fiant dans la grande armée industrielle et se mêlant, comme un spectateur intéressé et intelligent, aux milliers de visiteurs que l’Europe nous envoie. Le prix d’entrée à l'Exposition chinoise vient d'être réduit de 1 franc à 50 centimes. Cette collection, qui plus tard doit prendre place dans les musées impériaux, se trouve dans une des salles du palais des Beaux-Arts appropriée à cette destination; elle forme une exposition à part, tout à fait indépendante de l’administration de la com mission impériale....