Extrait du journal

Après avoir visité, hier, les morts qui reposent au cimetière, après avoir porté sur leurs tombes les bouquets et les couronnes, tout en remontant le courant des souvenirs tristes et chers, .douloureux et doux, si nous nous occupions aujourd'hui des morts qui circulent par le monde, je ne parle pas des morts faits par l'oubli ou le délaissement, de ces gens jadis connus et -célèbres dont on salue l'annonce du décès par cette exclamation si éloquente -en sa cruauté : « Comment, un tel était encore vivant ? » mais bien de ces morts volontaires, qui pourraient être bruyants, retentissants, animés entre tous, et. pourtant s'effacent et comme se rayent de l'existence générale par dédain, par raison et par philosophie. Je pensais à ces morts-là, hier, en voyant M. le comte de Paris accomplir à Dreux, .auprès des tombeaux de la famille dont il est le chef, le pèlerinage traditionnel que ramène la date du 2 novembre....