Extrait du journal

; Quoi ! A nous autres Français, on nous cache tout 1 Nos agences se taisent. Nos correspondants ne voient rien. Notre public, qui y , est pourtant pour quelque seize milliards, adope la mentalité de ces Slaves qui enregistrent tous les désastres avec un « nitchevo 1 » nonchalant. Et en Autriche, où, sauf les Polonais, tout le monde aurait le droit de regarder avec calme la décomposition de l'Empire tsariste, c'est la fièvre qui règne, ce sont les renseignements les plus précis qui affluent de toutes parts, ce sont les jugements les pluft nets, les mieux motivés qui se formulent dans l'esprit du simple citoyen qui, chez nous, se truoive absolument désemparé devant les événements qu'on lui signale. D'où vient cette différence ? C'est que, d'une part ceux qui, .j}bez nous, détiennent le monopole des renseignements croient rendre service au pays l'fi -SJ,'en pas donnant, tandis que de l'autre, /e public français, malgré tous ses efforts, ne réussit pas à comprendre la mentalité slave et l'aspect de la vie puiblique en Russie. Chez nous, on juge selon les phénomè.nes extérieurs et l'on n'a aucune idée des contrastes formidables qui existent entre la vie qu'on peut observer en la regardant et celle qu'on n'apprend à connaître qu'en écoutant....