Extrait du journal

Depuis trois ou quatre semaines on ne peut pas diner en ville, entrer dans une salle de rédaction, aller au concert, sans qu'aussitôt on parle du Foyer, la pièce de M. Octave Mirbeau s't de M. NaLanson, que le Théâtre Français répète en ce moment. C'est un flot de questions et de réponses : « Eh bien ! qu'y a-t-il ? Que savez-vous ? La jouera-t-on ou ne la jouera-ton pas ?. Il y a ceci, il y a cela ; je sais ceci, je sais cela ; On la jouera et on ne la jouera pas. » Pour peu qu'il y ait là un comédien, un auteur dramatique ou un académicien, c'est interminable, car chacun d'eux prétend être le mieux et le plus abondamment renseigné. Le comédien doit jouer dans la pièce ou il a failli y jouer ; en tous cas, il est de la maison ; l'auteur dramatique est un ami de l'auteur ; il était à ce dîner que l'autre jour donnait M. Mirbeau pour fêter sa soixantième année ; l'académicien a vu jeudi dernier à la séance de l'Académie M. Jules Claretie. Et voici que de tant de conversations, qui m'ont d'ailleurs laissé indifférent, ce que j'ai retenu....