Extrait du journal

Mais, quand je pense aux effets de l'amour divin dans les âmes extatiques, aux évanouissements de sainte Thérèse sous l'étincelle, à ce dogme si scabreux et si subtilement étudié de l'Immaculée-Conception, à ce passage de saint Augustin dans la Cité de Dieu, où ce père de l'Eglise assure que si l'homme n'a pas toujours la plénitude de ses facultés amoureuses, c'est parce .qu'il a péché, et parce qu'il n'a plus mérité le mouvement perpétuel de l'amour; quand je songe à ce Saint-Esprit qui palpite dans les nuées comme une colombe pantelante, à ce travestissement du Cantique des Cantiques, un poème d'amour sensuel, devenu une apologie mystique; quand je me rappelle cet abus fréquent des mots de mariage, d'épouse de Dieu, et toujours ce soupir d'amour poussé dans l'ombre, cet élan de l'humanité pour étreindre l'infini, cette leçon du sacrifice, de l'immolation, qui est le dernier mot de l'amour, je me demande si on ne prive pas la société des familles les plus belles, des enfants les plus beaux, des ménages les plus complets et de l'amour dans le ma....