Extrait du journal

** — L'Italie m'appelle. L'Italie, c'est ma mère. J'avais bien assuré aux journalistes français qui m'interviewaient naguère sur mon saint Sébastien : L'Italie ne m'est plus rien ! Patrie, Patrie ingrate et dédaigneuse, tu n'auras pas mes vers - et j'avais secoué sur elle la poussière glorieuse du Trianon où la fantaisie charmante "de Marie-Antoinette m'avait si souvent guidé. C'est qu'à ce moment j'écrivais en français des vers inégaux et blancs, promis au retentissement, et je criais que la France était ma patrie véritable. Je le criais et je le pensais ! J'adore la France et j'ai goûté, sous les ombrages amis de ce Versailles royal, des heures de pure félicité. Hors Florence, si douce en souvenirs voluptueux et où mon enfance voluptueuse aussi, s'est complue à mener ses premiers rêves, c'est Versailles qui m'a versé les plus flatteuses ivresses. Là, vraiment, j'ai trouvé mon cadre d'harmonie et j'ai délicieusement entendu les vo;x mystiques du passé, doux passé, celui que j'aime, que je regrette, où j'aurai dû conduire mes exploits, parmi les marquises tendres et les hergères amoureuses. Ah ! Versailles, en dépit de ton palais somptueux et de tes anglais «x5Trr^tfo<5nkiu

À propos

Fondé le 19 novembre 1879 par Auguste Dumont, Gil Blas détonnait parmi les publications du Paris fin-de-siècle. Sa ligne éditoriale grivoise, littéraire et ouvertement mondaine charmait ses lecteurs, souvent citadins.

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