Extrait du journal

::. Le ciel était si bleu avec de petits nuages qui faisaient songer à des cygnes voguant lentement sur la nappe immobile d'un lac, l'air était si tiède, si saturé de l'odeur subtile des mimosas que madame de Villejésus avait fait servir le café sur la terrasse, devant la mer. Et tandis que d'imperceptibles fumées montaient des tasses de Chine, l'on éprouvait une jouissance ineffable à regarder les voiles qui s'enfonçaient vers l'horizon mystérieux et cette eau à peine ondulée qui avait des reflets de pierreries, qui attirait comme certains yeux de femmes où passent des chimères. Monsieur de Pardeilhac qui arrivait de Paris avec encore dans le souvenir toute la folie exaspérée de là dernière élection, dans les yeux le carna-r val des affiches multicolores qui, durant des semaines avaient donné à la ville l'on ne sait quel aspect hétéroclite de bazar oriental, achevait de narrer la victoire du « Général » disait en phrases chaudes et enthousiastes comme à présent ceux qui avaient cru la partie perdue se reprenaient à espérer et comme la foule semblait heureuse et en fête, ainsi qu'un soir du QuatorzeJuillet. - - - : - — - -...