Extrait du journal

J'ai ressenti, comme tout le monde, une peine profonde en apprenant la démission d'Antoine, Je croyais, depuis quelques jours, qu'il avait trouvé une nouvelle commandite et qu'il conservait la direction de l'Odéon. La semaine dernière avait été difficile ; mercredi, le jour même où il donna la répétition générale de Psyché, il dût se débattre contre des créanciers. On se demanda si la représentation aurait lieu. L'existence de ce grand artiste était devenue un supplice. Il devait répondre à des huissiers plus souvent qu'à des auteurs ou à des comédiens. Comment pouvait-il, malgré tant de soucis, songer à de merveilleuses mises en scène, imaginer des spectacles curieux, donner ses soins au répertoire classique ? Parfois, je demeurais étonné et inquiet de son effort. Je déplore qu'il n'ait pu triompher de la mauvaise fortune, et, cependant, je suis presque heureux de me dire qu'il va être tranquille, qu'il ne soutiendra plus une lutte inégale, qu'il se reposera en préparant de prochaines victoires. Nous savons tous qu'il conserve toute son éoeffgier ;t'il.fcéfâ' le maître d'une autre scène.' Déjà nous avons assisté à sa chute. Le Théâtre Libre s'écroula....