Extrait du journal

Notre cher Banville nous a fait, hier, un de ces jolis contes qu'il narre si bien. JI a dit l'histoire d'une jeune personne très aimable, pas entêtée du tout, mordant volontiers à toutes les grappes d'amour sans jamais trouver le raisin trop vert ou trop haut placé sur là freille, et prétendant, néanmoins, garder en tout et toujours la réputation d'une personne qui ne manque jamais aux convenances. C'est là un sentiment fréquent, et qu'on rencontre aussi bien chez fes grisettes que chez les duchesses, et Banville n'a eu qu'à le noter du bout de sa plume dorée pour écrire un joli chapitre du livre des contradictions féminines. Nous les reproche-t-on assez, ces éternelle's contradictions, qui sont de tous les temps et de tous les âges ! On y voit la marque de notre humeur capricieuse, de notre faiblesse d'esprit, parfois même le signe d'une noire hypocrisie. Mais c'est à la légère qu'on en parle ainsi. Sur le chapitre de l'amour, les contradictions féminines sont, au contraire, marquées au coin de la plus pure logique. Il n'en est pas une qui ne s'explique, et les monstres même sont des monstres qui ont leur raison d'être et ne doivent rien au hasard....