Extrait du journal

N'oublions pas, en effet, que Gabriele d'Annunzio est avant tout, et par dessus tout un poète ; et que ses poèmes, inconnus encore en France — car rien 'n'est difficile. à traduire comme des strophes lyriques — sont l'orgueil 'de toute la jeune Italie. Ses volumes de vers, édités avec somptuosité, sur grand format, avec des caractères et des vignette", de la Renaissance, sont, malgré leur prix élevé, sur toutes les tables. Et les jeunes gens organisent des réunions littéraires pour y reciter et commenter des poésies qui s'intitulent la Chanson fIe Garibaldi, la Nuit à Caprera, les Cités du Silence (où sont chantées les villes prestigieuses de Pise, de Sienne, etc.), la Fontaine de !Juturne, autour de laquelle le poète fait revivre et colore d'images splendides toutes les gluire qu'évoque le Forum romain. Bref, les Laudi, ce beau recueil en deux volumes, où 'd'Annunzio célèbre les Louanges du Ciel, de la Mer, de la Terre, des Héros et des Dieux, est Considéré en Italie, à juste titre, comme un ouvrage national. Et par cela, le poète s'élève à un rang bien au-dessus de la simple littérature ; il participe à l'histoire de son pays ; il la « représente », en un mot, comme l'ont représentée aux diverses époques de son histoire les poètes nationaux qui ont fait sa gloire et qui ont contribué à sa vitalité....