Extrait du journal

Qu'impose la vie de société, il en est une qui dépasse toutes les autres en ennui : c'est la visite des salons annuels. Non content d'avoir présenté, au cours de l'année, dans des expo, sitions particulières, leurs œuvres au public, les peintres ont encore décidé que, durant tout [un mois, ils tapisseraient de milliers de tableaux le plus grand palais de Paris. La mode fest d'aller voir ces tableaux. Combien de Français, qui ne se soucient point de peinture, se résignent à perdre à cette promenade mondaine des heures qu'ils regrettent, afin de pouvoir, à un dîner, à un thé, à une réunion, prouver ipar quelques mots qu'ils ont accompli ce devoir de snobisme ! Voici longtemps que je les plains. Il serait charitable de leur épargner ce gaspillage de leurs loisir et ce supplice en miniature. Un petit manuel du Salon, code die jugement, d'opinions et de pensées, rendrait à ces malheureuses victimes d'une coutume délestée le plus signalé des services : il leur perimettrait de prendre part à toute conversation sur les œuvres exposées à la Société nationale Sf aux Artistes français, sans qu'ils aient eu la peine de les examiner....