Extrait du journal

"Et c'était mortel de froid, de tristesse, cptte salle badigeonnée en faux-bois ClÎl il n'y avait pas de feu et où les portes restaient ouvertes comme en été. A différentes, petites tables, deux ou trois couples en bonne fortune mangeaient, comme moi, à l'aide de fourchettes, en se regardant du coin de l'œil avec l'intention visible de s"épater les uns les autres. Les dames, encore en costume ancien, tournures et chignons comme sur les potiches ; mais les cavaliers payants, en complets gris d'un galbe adorable, avec de ces longs dos étroits comme en ont les singes en lévite. Le dîner était, du reste, atroce, pas même chaud ; des quinquets à pétrole l'éclairaient faiblement; un silence complet régnait dans la maison, — et aussi alentour, dans le grand parc vide et noir où commençait une nuit de gelée. Il y avait pourtant une cigale, en enfance sénile probablement, qui chantait encore je ne sais où. Et deux messieurs japonais, épris des choses champêtres, s'étaient fait servir dehors, aux lanternes, sous la tonnelle de glycine effeuillée et mourante. — J'ai déjà dit, je crois, qu'en ce pays on refusait de prendre l'hiver au sérieux....