Extrait du journal

Nous avions déjà le roman chez la portière : nous voici maintenant avec le roman chez le coiffeur. L'auteur est un vieux politicien en retraite qui se fait plus de trois mille livres de rentes en posant des lapins à la crédulité publique à propos des hommes et des choses de l'Empire. Il a imaginé, cette fois, un aimable scénario dont un dressing-room de chez Dumont, le coiffeur français bien connu de Regent-Street, forme le décor, et qui a pour personnages le prince impérial, déguisé en simple cadet de l'armée anglaise, et une jeune miss à la candeur sans limite. Le dénouement de cette comédie de paravent — qu'envierait le répertoire de M. de Massa, — est représenté par un baby répondant au nom de Watkins et qui est élevé à Bercy, en attendant son admission chez les frères de Saint-Nicolas. Le coiffeur Dumont, d'un côté, et une enquête soigneusement menée, de l'autre, ont fait justice de cette fable qui n'intéresserait qu'un compagnon d'études du prince et où celui-ci n'aurait joué qu'un rôle de comparse et de comparse muet encore!. Le fils de Napoléon III reste sans postérité, — même du côté gauche, Londres se tire indemne de l'incident et laisse au seul Bruxelles le soin des contrefaçons bonapartistes. (E...