Extrait du journal

Oui, cher Edgar, mon ami, mon frère, la moitié de moi-même, puisque tu es ânfin revenu de ces lointains et périlleux voyages qui semblaient devoir être éternels et ne se terminer jamais, je te montrerai mon cœur à nu, et je te ferai admirer ma destinée incomparable. Tu vois en moi un être parfaitement heureux, inondé, pénétré et rassasié d'un bonheur tel que rien ne peut l'atteindre ; et que, rqgpie si ma chair était hachée et tenaillée en tout petits morceaux, ce bonheur resterait en moi intact jusqu'à mon dernier souffle de vie. 0 mon ami, ici même où nous voilà, il m'a été permis d'adorer, en une ex- tase qui ne peut finir, une femme dont la beauté fut infiniment surpassée par ses autres perfections, et cependaut si belle qu'elle est la visible image des adorations et des louanges....