Extrait du journal

Certes, l'esprit humain évolue et nous ne vivons plus à ces époques de 'har})¡:u'j,e où la violence tenait lieu de loi. Mais que nous importe cette belle ti émancipation humaine », si, terminée ici et là à peine ébauchée, elle n'a pu supprimer :ni les instincts des hommes ni leurs besoins ? Ecoutez parler, de l'autre côté des Vosges, un conservateur intelligent : le droit lui importé peu ; il ne veut pas connaître la justice ; il met, toute sa confiance dans la « poudre sèche », dans « l'épée bien tranchante ». Son intelligence s'est émancipée, mais ses sentiments intimes n'ont pas varié. Ce n'est pas dans le court espace de -quelques générations qu'on peut changer des instincts primitifs : la brute a toujours ses droits. Et, d'ailleurs, cet instinct s'acorde avec les lois inéluctables qui régissent le développement des peuples. Une nation, comme un individu, éprouve confusément le désir de vivre la vie la plus riche et la plus profonde possible. Lorsque ses besoins ne peuvent plus se satisfaire parce que d'autres nations les contrarient, seul le droit du poing peut éclaircir les querelles. L'Allemagne répète sans cesse qu'elle entend prendre sa place au soleil ; elle veut étendre ses membres gÔnés dans un habit trop étroit. Certes, le soleil luit pour tout le monde....