Extrait du journal

Il était assez naturel qu'il en fût ainsi. Sans doute, celui qui s'appela le Père Hyacinthe a pu agréger, autour de cette religion nouvelle, installée à mic'heimin entre les cléricaux et les athées, quelques fidèles qui lui survivent ; mais quelle mince cohorte autour d'un aussi girand chef ! Ce.ux-là ont été autrement nombreux qui, dégagés de toute croyance, saluèrent cet admirable exemple de sacrifice donné par un prédicateur célèbre dont l'éloquence attirait les foules idans la cathédrale de Notre-Dame et qui n'avait qu'à se taire pour connaître des plius heureuses destinées que l'Eglise réseirve à ses fils chéris. Le respect de toute croyance sincère, certes, nous le pratiquons et nous voulons qu'on le pratique autour de nous. Mais quel sentiment plus profond, plus sacré nous saisit en présence de ce rêveur que nulle prudence n'arrête quand sa conscience parle, qui se libérera d'un grand geste auguste et qui s'offrira, la poitrine découverte, aux coups de ses amis d'autrefois. Pour qui connaît l'effroyable arsenal des haines cléricales, il y a lieu de frémir devant l'attente du martyre. Celui de Hyacinthe Loyson fut des plus cruels. Quand, le 8 septembre 1872, les tCairmes Déchaussés, à l'ordre desquels il appartenait jadis, plalcèrenït, au milieu de la chapelle de leur couvent, la bière dans laquelle leur ancien supérieur était censé étendu, psalmodièrent l'office des morts sur son sapin, et s'en furent .'l'enfouir sous la terre de leur cimetière, la persécution avait déjà commencé dans le domaine des vivants....