Extrait du journal

Mais le point spécial — et purement commercial — des rapports entre éditeurs et édités une fois fixé, il restera encore à l'ordre du jour une question générale et bien autrement importante, celle de l'exploitation de la production littéraire dans les conditions les plus avantageuses et pour l'écrivain et pour le pub!ic. Depuis bien des années, cette question agite nombre de bons esprits et on ne compte plus les solutions proposées à son sujet. Dernièrement, un ancien éditeur, M. P. Delille m'écrivait de Belgique à ce propos pour me soumettre l'idée d'une maison d'édition par coopération avec un comité gérant composé de gens de lettres et un bénéfice au prorata de la vente individuelle. « L'écrivain lu et jugé par ses pairs ; la dépense personnelle de l'éditeur rentrant dans la caisse commune ; la prospérité inévitable permettant d'éditer des jeunes auteurs sans leur demander aucune avance ; la possibilité de constituer une réserve pour servir des pensions suffisantes, à titre de prêts, aux débutants de talent, dans la gêne des premiers pas ; le journal spécial de publicité répandu gratis, arrêtant le gaspillage des premières éditions, voilà, écrivait-il, grosso modo les avantages qui résulteraient du projet qu'il préconisait....