Extrait du journal

Au demeurant, j'inclinerais à souhaiter que la grève de l'apéritif fût éternelle, trouvant inutile que les hommes s'abîment l'estomac avec tant de poisons colorés et combinés. Je ne brasse pas d'affaires et par conséquent un retard dans mon courrier ne me gêne pas. Seule, la grève des typos m'a causé quelque ennui, car elle m'a fait perdre quelque argent ; mais peine d'argent n'est pas mortelle. La joie que j'éprouve, à contempler l'affolement de mes conci-loyens,à les entendre annoncer la révolution et tous ses massacres parce qu'ils n'ont pas eu leur petit croissant quotidien, à écouter Jeurs plaintes, leurs indignations et leurs craintes me rendent des grèves sympathiques. Elles m'amusent comme une comédie bien faite....