Extrait du journal

Le spectacle est brutal, canaille, coloré. De hors, la rue était silencieuse, tout -le tiinta marre est dans cette salle qui semble avoir condensé le charivari entre ses murs. Il y a des déguisements, des arlequins miteux, des bébés avec des hanches et de la gonge, des Turcs de foiré, des aimées de revue de fin d'année, et des bérets d'étudiants coiffent ides têtes de nègres. Un gaillard, couleur de suie, en costume égyptien, fend la foule en faisant des gestes de nageur. Il nage réellement, demi-inu, à travers ce flot humain agité par une houle grosse de joie. Un garçon de salle passe de groupe en groupe, offrant des paquets ronds, pareils à des gargousses. Ce n'est pas de la poudre, ce sont des paquets de serpentins, -qui se déroulent et filent en fusée rose d'un bout à l'autre du hall. On danse, comme ron se battrait, les -corps oscillent, 'balancés, accolés, dans des tangos chahuteurs et des doubles bostons presses. Un habit noir égaré valse comme un marié de campagne. Et quand la musique s'arrête, les danseurs se lâchent brusquement, tombent sur leurs chaises et se vident à la volée leurs consommations dans la gorge....