Extrait du journal

J'ai peut-être oublié de vous conter que, dans son tranquille château normand de Moulin-Apais, notre vieil ami le commandant retraité Laripète cultivait l'art mondain et débonnaire de la photographie. Je ne me reprocherais pas beaucoup cette omission dans le menu de ses faits et gestes. Quel passe-temps eût mieux convenu à cette sympathique et obligeante ganache? Son atelier en planches bleues, jpitoyen avec le mur blanc du pigeonnier était enveloppé, au printemps, sous la même glycine foisonnante en grappes parfumées. C'était un lieu de retraite charmant pour un homme qui n'aimait pas outre mesure à penser et que distrayait l'envolée des oiseaux partant pour leur circulaire voyage dans le ciel mouillé d'avril qui met de petits diamants à leurs .ailes. Tout y était rangé avec infiniment 4e méthode ; comme on se reconnaît tout 4e suite chez les vieux militaires ! Ç'avait été un rendez-vous pour tous les voisins qui y étaient venus faire faire leurs binettes par le complaisant opérateur, ou celles de leurs chiens. Il n'en était pas Un d'ailleurs qui n'eût exprimé sa reconnaissance à Laripète en proclamant qu'il eût infiniment préféré donner quarante Sous pour avoir un moins sale portrait....