Extrait du journal

Parts, pour les dernters jours de l'année, est la proie de ce que les gens à l'épiderme optimiste appellent : un beau froid. Quand on ne possède plus dans les veines le sang bouillant de la vingtième année, ce genre de beauté-là apparaît singulièrement usurpé. C'est très joli le lac du Bois de Boulogne étincelaat du gris de l'acier sous le rayon du soleil, avec ses gazons en bordure poudrés à frimas et son île aux massifs en sucre candi, semblant sortir de chez le eontiseur; mais comme ce décor glacé'paraîtrait bien plus pittoresque si oa pouvait l'admirer sans claquer des dents et sans avoir les joues bleuies ! Ah ! cet effet d'un « beau froid » sur le visage de nos fils d'Adam et de nos filles d'Eve, quel revers à ce temps cher aux patineurs! En dépit de la voilette qu'humidifie alors désastreusemeat l'haleine, les femmes vous apparaissent le nez tuméfié, les joues violacées; les hommes ont les yeux pleureurs, les moustaches défrisées et navrantes. Hier, en dépit du ciel bleu et du soleil rayonnant, la sortie sur la place Victor-IIugo des assistants au mariage de M. Maurice Bernhardt, offrait le.spectacle le plus lamentable qui se pût voir. Ni les toilettes merveilleuses, ni les pelisses fourrées ne sauvaient les visages convulsés par l'air glacé de la détresse du « beau froid » à l'ordre du thermomètre....