Extrait du journal

— Oui, monsieur, en plein été, au moment toù je pourrais prendre le frais sous les frondaisons de la chaussée, en croisant courtoisement mes pareils, électeurs comme moi de cet habitat, je suis violemment dépossédé de mon avenue. Mes arbres sont voilés, mes promenades obstruées. Pour compenser le paisible coudoiement des bourgeois, mes pairs, l'administration m'offre le contact d'une foule serrée, grouillante, bousculante, odorante, au sein de laquelle ma montre et sa chaîne disparaissent sans esprit de retour.. Emmenai-je avec moi ma dame et ma demoiselle ? Nous ne coudoyons que des « espèces » toujours prêtes à dénigrer tout haut, avec des rires, nos habits et nos figures....