Extrait du journal

« Auprès de- vous, notre moyèn âge n'était qu'un nain ! Ses armées les plus fortes n'atteignaient pas cent mille hommes, et pour conquérir l'Angleterre, il en a suffi de soixante mille à Guillaume le Normand. Les grands capitaines de l'Histoire ancienne et de l'Histoire moderne, Alexandre, César, Annibal, Turenne, Condé, Frédéric II, n'ont jamais eu deux cent mille hommes sous leurs ordres. Certes, la période révolutionnaire et napoléonienne a marqué un progrès, car sur un même théâtre d'opérations, on a vu 700 à 800.000 hommes manœuvrer pour s'entre-tuer. Mais dans ce domaine comme dans bien d'autres, c'est le dix-neuvième siècle qui s'est révélé un maître : le service obligatoire et la mobilisation des réserves ont permis aux grandes nations d'aligner sur les champs de bataille des masses de deux à trois millions d'hommes. Aujourd'hui, le vingtième siècle, avec sa Guerre Totale, bat tous les records, puisque sur les 2.500 kilomètres du front oriental, huit millions d'hommes s'affrontent dans un duel farouche sans trêve ni répit !...