Extrait du journal

pIERRE LAVAL, de son pas inégal et nonchalant, franchit la grille du Palais-Bourbon. Sa silhoutte courte et râblée, son allure simple, presque rustique, et sa canne le désignaient sans peine aux regards passionnés des badauds. Son lInperturbable aisance dans cette atmosphère de défaite semblait déconcerter ces quelques représentants de l'opinion. Pierre Laval ne fait pas de gestes inutiles ni de stériles efforts. Il ne donne pas volontiers (les coups de chapeau mais il ne refuse à personne le droit de lui serrer la main. Il I tend la sienne avec indolence, d'un mouvement automatique, avec un sourire d'enfant rusé sur les lèvres et dans le regard. Puis, le chapeau en avant, la canne au bras, il s'enfonce dans la mêlée....