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Gringoire, 3 juillet 1936

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Gringoire
3 juillet 1936


Extrait du journal

A vrai dire, le « petit garnement » avait une tête de plus que le digne François Chanteau. Large d'épaules, admirablement découplé, il avait déjà la robuste musculature de son père. Là s'arrêtait la ressemblance : ce ; n'étaient pas les yeux gris d'acier des Trouin » qui éclairaient le visage aux traits réguliers, mais les magnifiques yeux bruns de sa mère, les yeux des Boscher. Nonchalamment appuyé au bahut de chêne, il ne paraissait pas entendre la voix indignée du pédagogue et toute son attention était concentrée sur la frégate de bois accrochée au centre de la pièce, ainsi qu'un ex-voto de marin dans une chapelle. Il la connaissait bien pourtant, cette merveille, cette réduction de la Vierge immaculée, le navire que son père avait commandé jadis; il n'en ignorait pas un cordage, pas un filin. Que de fois, depuis sa plus tendre enfance, n'avait-il pas compté les canons minuscules qui pointaient aux sabords, les voiles des quatre mâts qui semblaient gonflées d'un vent héroïque !...
Gringoire (1928-1944)

À propos

Création d’Horace de Carbuccia, Gringoire est lancé le 9 novembre 1928. Imaginé comme un équivalent de Lumière mais de droite, Gringoire verse surtout dans l’extrême droite à partir de 1934. Une publication qui vit avec succès de ses polémiques lancées contre le Front Populaire et dont l’une fut responsable du suicide de Roger Salengro. Antisémite, antiparlementariste et finalement collaborationniste pendant la guerre, le journal continua de paraître jusqu’au 26 mai 1944.

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