Extrait du journal

Des larmes qu'ils n'ont pu retenir coulent lentement au long des rides qu'ont burinées dans les visages brunis, quinze ans d'un dur effort au cœur de la forêt équatoriale. Mais ces quinze ans de lutte dans la brousse, s'ils ont pu durcir et tanner ces visages, ne les ont pas quand même à ce point émaciés. Ils n'ont pu donner cette fièvre à leurs yeux. Ni mettre ce tremblement nerveux à leurs lèvres pâlies. La brousse, elle-même, ses dangers, ses misères n'auraient pu ruiner à ce point le corps de ces athlètes. Il a fallu mieux que cela : la lutte fratricide et ces geôles infectes où des Français ont enfermé ces Français......